MUSIQUE 

les rÊveries du baladeur buissonnier

Une composition pour orchestre symphonique
A composition
for symphony orchestra
jacques siron  composition

Caractéristiques

C'est l'Orchestre du Collège qui a créé la commande, sous la direction de son chef Philippe Béran.

  • Date et lieu de création    11 et 12 mai 2009 au Victoria Hall, à l'occasion du 450ème anniversaire du Collège de Genève.
  • Durée    10 minutes
  • Mouvements    
    Plage 1  Misterioso
    Plage 2  Dolce, poco alargando
    Plage 3  Mosso agitato
    Plage 4  Lento alla blues
    Plage 5  Con fuoco
  • Instrumentation    
    piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 1 clarinette basse, 2 bassons — 3 cors, 3 trompettes, 2 trombones, 1 tuba — timbales, 4 percussions, xylophone — piano — cordes

Le Voyageur contemplant une mer de nuages
Caspar David Friedrich (1818)

Une commande

Le baladeur, c'est ce petit appareil que les collégiens portent autour du cou et qui leur permet de traverser les genres musicaux, les continents, les rythmes, les mélodies. La pièce est une promenade buissonnière en cinq plages et une trentaine d'obsessions, dans laquelle les percussions et les vents agitent les cordes.

La circonstance ? Le 450ème anniversaire du Collège de Genève, un fleuron des monuments genevois.

L'instrument du projet ? L’Orchestre du Collège, une grande bande jouant des monuments symphoniques.

L'esprit du projet ? Un jeu, un sourire philharmonique, une révérence irrévérencieuse, un clin d’œil, une fête à jouer par des collégiens.

On les connaît ces collégiens, tireurs de sonnettes, graffiteurs de barbichettes, chahuteurs qui se répandent dans la cité en bandes joyeuses et mouvementées. On sait leur enthousiasme et leur ferveur. Et leur soif de musique. On les voit qui baladent autour de leur cou des petites puces électroniques reliées à des écouteurs. Ces puces leur chantent à l’oreille des morceaux qui s’enchaînent en sautant les barrières de style. Les collégiens n’incarnent-ils pas l’ère du patrimoine incertain ? La Grande Musique a perdu son splendide isolement en voisinant les pires des bâtards, l’écoute devient bariolée, le coq saute à l’âne, le pot est désormais pourri.

Rions avec les collégiens de la chute de la monoculture musicale, décalons joyeusement. Inventons des vertiges, des sensualités surprenantes, des visions du monde insolites, des poésies insoupçonnées. Invitons la symphonie, la musique populaire, le jazz, quelques textures et matières concrètes, quelques échos du monde. Esquissons des pas de danse sur ces frontières. Trouvons dans les ruines des certitudes de nouveaux lieux où loger l’esprit.

Vaste programme, qui nécessite toutefois de la modestie. Car comme dans tout processus vivant, une composition démarre avec des intentions qui courent toujours le risque d’être métamorphosées, relues à l’envers, transgressées.

Sans compter que l’on n’est jamais à l’abri d’une farce, avec cette bande de collégiens qui jouent à saute-mouton dans les monuments en tirant la barbichette de Calvin.